mercredi 6 avril 2011

Froid partial

Comme durant toutes les périodes électorales, les sondages courent les rues et frappent aux portes. Un après midi tranquille mais frais, la sonnette de mon logis a rempli l'air de son doux bruit désagréable. Je dis désagréable car, dans la plupart des cas, il y a quelqu'un au bout du doigt qui a pressé le petit bouton. Je me suis levé sans bruit afin d'aller voir par la fenêtre ce qu'on me voulait. Quelle ne fut pas ma surprise en apercevant une fausse blonde quarantenaire, boudinée dans son jeans trop serré qui laissait entrevoir des années d'huile et de Coca. Pensant qu'elle venait m'offrir les dernières nouveautés en matière de coiffure ou d'esthétique, j'ai décidé de ne pas lui ouvrir la porte. Et puis, par la même, je dois avouer que je prenais plaisir à la voir se les geler dans ses vêtements bon marché. Ne reculant devant rien et poussant l'inopportunité jusqu'aux limites du bon goût, elle décida de s'acharner sur le petit bouton innocent. Ne supportant plus l'image de ma sonnette sous ces doigts qui, j'en suis sûr, tournent plus souvent les pages de Voici que celles des œuvres complètes de Kant, je me décidai enfin à lui ouvrir la porte.

Quelle ne fut pas mon autre surprise quand elle me demanda si j'avais cinq minutes pour répondre à quelques questions. Voulant en terminer le plus rapidement possible et la voir s'en aller loin de ce temple de culture qui me fait office de logis, je commençai à répondre aux susmentionnées questions. Elle ouvrit les hostilités par la politique nationale et la hausse des prix pour mieux enchaîner sur la qualité de vie. Une fois terminée avec la vie politique nationale, nous en sommes venus à la politique de la province. Ne me citant que trois des partis en lice pour les élections de dimanche, elle me demanda quelle image j'avais de Miguel Isa, l'actuel maire de Salta et le Don Diego de la Vega des ménagères de plus de 40 ans. Sans me laisser le temps de penser à une réponse pleine de l'ironie et de la subtilité qui me caractérisent, elle me lança: "Bonne ou très bonne ?". Surpris par autant d'optimisme, je lui demandai où étaient passées les autres possibilités. "C'est que j'ai froid, me répondit-elle sans vergogne".

3 commentaires:

  1. Mais faut replacer les choses dans leur contexte bordel de merde!!!
    Bon, petite illustration qui parlera plus qu'une explication (Claudie Faucan): est-ce que tu crois que si on va demander aux Gueugnonnais l'image qu'ils ont de leur avant-centre de président (ou leur président d'avant-centre c'est selon) Tony Vairelles, les modalités de réponse peuvent être autres que "très bonne" ou "excellente"???
    De même si on se rend à Barcelone et qu'on demande aux gens de caractériser Pep, pourront-ils dire autre chose que "dopé", "chauve" ou bien "chauve dopé (ou dopé chauve c'est selon)"???
    Bref un peu de bon sens et comme disait l'ami Pierrot: "un point de vue c'est une vue à partir d'un point".

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  2. Et dire que j'ai écrit ces lignes avant d'apprendre la triste nouvelle de la mise en liquidation judiciaire du FC Gueugnon... Bon ben en DH il devrait réussir à planter Tony la Buse!!!

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  3. J'ai envie de dire...c'est en forgeant que...Bientôt un Gueugnon - Epleumie !

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